L’Islam
est la religion qu’Allah a agréée pour Ses serviteurs et à laquelle Il les a
appelés. Allah dit : « Certes, la religion agréée par Allah est l’Islam »[1] et Il dit encore : « Et quiconque désire une religion autre que l’Islam
ne sera point agréé, et il sera, dans l’au-delà, parmi les perdants ».[2]
Notre religion islamique
est sage en toutes ses prescriptions, car elle émane de l’Omniscient, du Sage
qui connaît parfaitement Ses créatures ; ainsi leur
ordonne-t-Il de faire ce qui est dans leur intérêt et de s’abstenir de ce qui
est mauvais pour eux. En ce sens, le devoir du croyant est de respecter
scrupuleusement tous les ordres d’Allah pour Ses serviteurs, qu’il en comprenne
le bien-fondé ou non, car une des conditions de la foi correcte est d’avoir une
foi totale dans le fait que le Seigneur – exalté soit-Il – ne commande à Ses
serviteurs que ce qui est dans leur intérêt et ne leur interdit que ce qui est
mauvais pour eux. En fait, de nombreuses raisons bien fondées sont à l’origine
de la polygamie. Ces raisons apparaissent clairement pour quiconque veut
examiner ce système judicieux d’une manière objective et perspicace. Dans ce
qui suit, nous allons exposer pour vous – cher lecteur – un certain nombre de
raisons du système polygamique en Islam et ses grands avantages :
1-
[Il permet] d'augmenter la communauté musulmane
dans le monde, avec [le souci permanent de donner] une bonne éducation aux
jeunes musulmans pour que les nouvelles générations puissent aider leur
communauté dans tous les domaines, qu'ils soient
agricoles, industriels ou commerciaux, et avant tout dans l’appel à Allah et la
transmission du message divin au monde entier, sans oublier la lutte dans le
sentier d’Allah (jihâd)[3], et le
fait de combler toute lacune éventuelle dans la communauté musulmane. Notons
que l’augmentation de la communauté musulmane ne concerne pas uniquement la vie
présente, mais aussi l’au-delà, car le Prophète – que la paix et la bénédiction
d’Allah soient sur lui – se vantera du nombre des musulmans au Jour du
Jugement.[4] À ce propos, le Prophète dit : «Épousez l’affectueuse (wadûd) et féconde (walûd), car je
revendiquerai votre nombre parmi les communautés des autres Prophètes le Jour
du Jugement ».[5]
2-
Les statistiques ont prouvé que le taux de mortalité
infantile chez les garçons est plus élevé que celui des filles dans toutes les
sociétés humaines[6] alors que la proportion des garçons dans le monde est
moindre par rapport à celle des filles. Dans le même sens, le magazine
Al-Mujtama’, n° 847, daté du 24.4.1408H affirme que le nombre du
genre féminin est en constante augmentation à tel point que la proportion des
mâles par rapport aux femelles est de l’ordre de 1 contre 4 en Suède et aux États-Unis,
de 1 contre 5 en Union Soviétique et de 1 contre 6 au Japon, et ces proportions sont en augmentation permanente.
Cette augmentation n’est pas spécifique au monde occidental ; en effet, dans certaines régions en Chine, la proportion de
mâles par rapport aux femelles va jusqu’à 1 contre 10. Quant aux régions arabes
du monde musulman, le nombre de femmes y est environ le double de celui des
hommes pour cette décennie. Cette proportion est destinée à s’accentuer dans
les deux prochaines décennies pour atteindre 4 contre 1. Dans certains pays
musulmans, elle est de 5 contre 1, particulièrement en Afrique. Dans ce
continent où les hommes sont exposés à la mort en raison des accidents et des
guerres, la proportion des femmes par rapport à celle des hommes augmente sans
cesse. Le problème de ce décalage s’aggrave de plus en plus. La polygamie
représente donc la seule solution pour résoudre le problème du célibat
féminin et augmenter la population musulmane dans le monde.
3-
Il y a dans la polygamie une garantie sociale
pour un bon nombre de femmes. Notre Seigneur – exalté soit-Il – a imposé à
l’homme de subvenir aux besoins de sa femme. Ainsi, en Islam et en cas de
polygamie, il incombe à l’homme de subvenir aux besoins de plusieurs femmes,
voire de plusieurs familles. Or, si l’on devait restreindre ou annuler cet
aspect de la législation musulmane, l’on entraînerait un déséquilibre
économique et mettrait un bon nombre de femmes dans le besoin en les empêchant
d’avoir une vie familiale. D’où un danger social, moral et économique où la
femme serait contrainte à la mendicité ou encore à compromettre son honneur.
Mais la sagesse divine a fait que la polygamie existât pour l’éviter, car ce
système émane du Sage, de l'Omniscient.[7]
4-
L’homme est en général paré à la fonction de géniteur
depuis l’adolescence jusqu’à l’âge de cent ans environ, et la femme jusqu’à
cinquante ans environ. Or, si le mariage de l’homme avec une seconde épouse
n’est pas permis, sa disposition à remplir son rôle de géniteur serait empêchée
tout au long de la période entre la fin de sa capacité d’engendrer et la fin de
la période de la disposition naturelle de la femme, ce qui est à l’encontre du
but essentiel du mariage qui est la procréation et la perpétuation du genre
humain.[8]
5-
Toutes les femmes sont disponibles au mariage, mais
beaucoup d’hommes ne peuvent subvenir aux besoins du mariage en raison de leur
pauvreté. Ainsi, ceux qui sont disponibles à se marier sont moins nombreux que
celles qui sont disponibles. Car la femme n’a aucune contrainte, alors que
l’homme peut être contraint par la pauvreté et l’impossibilité d’offrir les
éléments nécessaires au mariage. Ainsi, si l’on astreint l’homme à une seule
épouse, beaucoup de femmes disponibles au mariage s’en verraient lésées
en raison du manque d’époux potentiels. Cela contribuerait certainement
à la disparition de la vertu et des bonnes mœurs, à la propagation de la
perversité, à la dégénérescence de la moralité et à la perte des valeurs
humaines, comme nous pouvons le constater actuellement.[9]
6-
Il se peut que l’épouse soit stérile, ne pouvant engendrer, alors que l’époux, lui,
aimerait avoir des enfants. Il est possible aussi qu’elle soit touchée par une
maladie incurable ou contagieuse. Dans ce cas de figure, l’époux a deux choix : ou bien il divorce de son épouse stérile ou malade, ou bien il
épouse une seconde femme et garde la première sous sa responsabilité. Il n’est
point de doute que la seconde solution est la plus digne, la plus noble et la
meilleure garante pour le bonheur de la femme et de son époux.[10]
7-
Il arrive que l’homme ait une capacité sexuelle que ne
peut assouvir sa seule épouse en raison de son âge
avancé, ou de la faiblesse de sa constitution, ou du grand nombre de jours où
elle est indisponible – tels les jours des règles, la fin de la grossesse, lors
des pertes après d’accouchement ou celles dues à la maladie, etc. Dans ce cas,
la satisfaction des désirs sexuels de l’homme peut être assouvie soit par
l’adultère ou soit par le mariage licite. Indubitablement, les bonnes mœurs
imposent le choix du mariage licite contre celui de la relation illicite.[11]
8-
Le mariage est un moyen de tisser des relations et
des liens entre les gens [et les familles], et Allah – exalté soit-Il – en a fait le lot de la
descendance. Il dit : « C’est Lui qui
de l’eau a créé une espèce humaine, qu’Il unit par les liens de la parenté et
par alliance. Et ton Seigneur demeure Omnipotent. »[12] Ainsi, la polygamie relie beaucoup de familles entre
elles. C’est d’ailleurs l’une des raisons qui a poussé le
Prophète – que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur lui – à épouser
plusieurs femmes.[13]
9-
Il arrive aussi que, en raison de son travail qui l'amène
à beaucoup voyager, l’homme soit obligé de passer plusieurs mois successifs hors
de son pays de résidence habituelle et sans pouvoir emmener sa femme et ses
enfants. Dans ce cas de figure, il se retrouve devant l’alternative suivante : ou bien il assouvit ses désirs sexuels par des voies illicites
– comme l’adultère ou le mariage dit « du plaisir » (zawâj al-mut’ah)[14] – ou
bien il épouse une seconde femme. Et il n’y a point de doute que le mariage
avec une seconde femme va dans l’intérêt de la religion, des bonnes mœurs et de
la société.[15]
10-
Il se peut que l’homme, du fait de son contact
permanent avec les gens, soit généreux, ou un savant dont on recherche les
connaissances, ou bien qu'il soit respecté et ait du pouvoir, ou que la nature
de son travail nécessite qu’il soit aidé de plusieurs personnes. Dans
tous ces cas, il a besoin de plus d’une épouse pour coopérer dans l’éducation
de ses enfants d’une part, et pour lui offrir pleinement le service adéquat
dont il a besoin d’autre part. La polygamie peut être une solution à beaucoup
de problèmes de ce genre.[16]
11-
La polygamie contribue aussi à résoudre le problème du
célibat féminin en permettant à un grand nombre de femmes d’avoir un époux. Car
le fait d’avoir un époux est un droit que toute femme doit légitimement
réclamer et pour lequel elle n'a pas à se désister. Elle ne doit pas non plus
se flatter de ce que dit l’homme qui veut la réduire à une poupée au lieu d’une
épouse dont il assume la responsabilité et qui s’associe à lui dans l’éducation
des enfants.
Ramadan 1429 (Septembre 2008)
Revu
pour islamhouse par :
Gilles KERVENN
[1] Sourate 3 La famille
d'Imran (Al-‘Imrân), verset 19.
[2] Sourate 3 La famille
d'Imran (Al-‘Imrân), verset 85.
[3] Le « jihâd » veut dire en arabe
« l'effort » ou encore « la lutte ». Il recouvre plusieurs
significations : le jihad contre les hypocrites, le jihad contre les
non-croyants, le jihad contre le diable, ses doutes et ses tentations, et le
jihad du moi intérieur pour trouver la guidance, la mettre en application, la
transmettre à autrui et faire preuve de patience en cela. Les deux dernières
catégories ont été appelées « jihâd majeur » le jihâd spirituel,
alors que les deux premières catégories relèvent du « jihâd mineur »
la lutte armée. Il est également bon de noter que celui-ci
diffère du terrorisme
islamiste contemporain : le jihâd mineur est clairement codifié par le
Coran. De nombreux versets rappellent que la guerre doit être déclarée, que
l'ennemi doit avoir une attitude offensive envers les musulmans et l'Islam. Le
Coran rappelle également que le comportement envers les non-musulmans neutres
doit être respectueux et bienséant. L'injonction de tuer les infidèles est
uniquement liée à ceux qui offensent ou attaquent les musulmans ou ceux contre
qui la guerre est clairement déclarée et ouverte. En cas de paix ou de
reddition, l'Islam interdit toute agression en dehors des personnes qui
reprennent les armes (note du correcteur).
[4] La polygamie en Islam, Abdullâh Nâsih cAlwân,
p. 31. Az-zawâj wa fawâ'iduhu wa âthâruhu an-nâficah (Le mariage,
ses avantages et ses bons effets), Abdullah Al-Jar Allah, pp. 210-211.
[5] Hadith rapporté par l’imam
Ahmad dans son Musnad, n°13157, du hadith d’Anas ibn Mâlik – qu’Allah
l’agrée.
[6] Les droits de la femme
en Islam, Muhammad cArafah, p.71.
[7] Chubuhât fî tarîq
al-mar'ati al-muslimah (Présomptions sur le chemin de la femme musulmane),
Abdullah Al-Jalâlî, p. 15.
[8] Muhammad ‘Arafah, op.
cit., pp. 10-11.
[10] A. ‘Alwân, op. cit.,
p. 30.
[11] Ibid., p. 31.
[12] Sourate 25 Le discernement
(Al-Furqân), verset 54.
[13] Le mariage, cheikh
Muhammad ibn Saleh ibn ‘Uthaïmin, p. 27.
[14] Le mariage al-mut'ah (du plaisir) est celui
dans lequel les deux partenaires s'engagent à vivre une vie de couple pour une
durée prédéterminée, et c'est cette prédétermination de la durée du mariage qui
est à l'origine de son interdiction (note du correcteur).
[15] Alwân, op. cit.
p. 31.
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