Muhammad r épousa onze femmes après le décès de sa première épouse Khadîdja –qu’Allah soit satisfait d’elle-. Toutes étaient d’un certain âge, ayant déjà été mariées, hormis Aïcha –qu’Allah soit satisfait d’elle - qu’il a épousée alors qu’elle était vierge. Six d’entre elles étaient de la tribu Quraychite, cinq des autres tribus arabes et une Copte, c’est-à-dire la mère de son fils Ibrahim – qui avait été offerte au Prophète r par Al-Muqawqis, le roi d’Alexandrie. Le Prophète r disait : « Vous conquerrez l’Égypte, et c’est une terre où l'on pratique le Qirât. Alors, quand vous l’aurez conquise, soyez bons envers son peuple, car ils bénéficient de la protection [due aux Gens du Livre] et des liens de sang. »[1] Le Prophète r disait également : « Si vous possédez des Coptes, soyez bienfaisants envers eux, car ils ont le pacte de protection et la parenté »[2]. Az-Zuhrî a dit : « Les liens du sang par Hajar, la mère d’Ismaël, et la protection par Ibrahim, le fils du Prophète. »
Le fait que le Prophète r se soit marié à ce nombre de femmes s’explique par plusieurs
raisons :
1- Religieuse et législative comme son mariage avec Zaïnab bint
Jahch –qu’Allah soit satisfait d’elle. En effet, les Arabes dans la
période préislamique interdisaient le mariage entre l’homme et l’ex-femme de
son fils adoptif[3],
car ils pensaient que la femme de ce dernier est comme la femme du fils
véritable. Le Messager d’Allah r l’épousa afin d’infirmer cette allégation. Allah I dit : ( Puis quand Zayd eût cessé
toute relation avec elle, nous te la fîmes épouser, afin qu’il n’y ait aucun
empêchement pour les croyants d’épouser les femmes de leurs fils adoptifs,
quand ceux-ci cessent toute relation avec elles. L’ordre d’Allah doit être
exécuté )[4].
2- Politique dans
l’intérêt de l’Islam et dans le but de gagner les cœurs et d’attirer la
bienveillance des tribus. En effet, le Prophète r avait épousé des
femmes venant des plus grandes tribus qurayshites et des plus puissantes tribus
arabes. Il a également ordonné aux compagnons de suivre cet exemple. Le
Messager r a dit à Abdul Rahman ibn Awf
lorsqu’il l’envoya à Dawmatul Jandal : « S’ils te sont obéissants,
épouse la fille de leur roi »[5].
Cl. Cahan[6] a
dit : « Peut-être que certains aspects de sa vie peuvent nous laisser
perplexes si l’on juge selon notre mentalité contemporaine. En effet, on a
diffamé le Prophète r en disant qu’il aimait les plaisirs terrestres et on a fait des allusions au
sujet des neuf épouses qu’il a eues après le décès de Khadîdja (qu’Allah soit
satisfait d’elle). Toutefois, la vérité est que la plupart de ses relations
maritales étaient marquées d’une empreinte politique et qu’elles cherchaient
l’acquisition de l’allégeance de certains nobles et de certaines tribus. De
plus, la mentalité arabe approuve qu’un homme utilise sa nature de la manière
dont Allah l’a créée ».
3- Sociale, comme son mariage avec les veuves de certains de ses
compagnons morts dans la voie de la propagation de l’Islam, sachant qu’elles
étaient âgées ; toutefois, il les a épousées par compassion et
bienveillance pour elles et pour les honorer ainsi que leurs époux.
L’écrivain italien L. Veccia Vaglieri[7] a dit
dans son livre en Défense de l’Islam : « Muhammad r au cours des années de la jeunesse pendant
lesquelles le désir charnel est le plus fort, bien qu’il a vécu dans une
société comme la société des Arabes dans laquelle le mariage en tant que base
sociale était inexistant ou presque, où la polygamie était de règle et le divorce
très facile n’épousa qu’une seule femme qui est Khadîdja (qu’Allah soit
satisfait d’elle). Elle était bien plus âgée que lui et est restée sa femme
unique pendant vingt-cinq ans. Il n’a épousé une deuxième femme et plus encore
qu’après la mort de Khadîdja, c’est-à-dire après l’âge de cinquante ans. Chacun
de ses mariages avait une raison sociale ou politique, parce qu’il a visé à
travers les femmes qu’il a épousées d’honorer des femmes pieuses ou de créer
des relations de mariage avec certaines tribus et phratries dans son désir
d’ouvrir des nouvelles voies pour propager l’Islam. En dehors de Aïcha (qu’Allah
soit satisfait d’elle), le Prophète r n’a épousé aucune femme vierge, ni jeune, ni belle. Était-il donc un
obsédé sexuel ? Il était un homme et non un dieu. Il est possible qu’il
ait été poussé à se remarier par le désir d’avoir des enfants parce que les
enfants qu’il a eus avec Khadîdja (qu’Allah soit satisfait d’elle) étaient tous
morts (sauf Fatima). Sans avoir beaucoup de ressources, il s’est engagé à
assumer la charge d’une grande famille. Toutefois, il a toujours respecté la
voie de l’égalité parfaite envers toutes ses femmes et n’a jamais fait recours
au droit de séparation avec aucune de ses épouses. Il s’est comporté en suivant
le modèle des anciens prophètes (que la paix soit sur eux) comme Moïse entre
autres, que personne ne semble jamais avoir critiqué pour ses mariages
polygames. Cela est-il dû au fait que nous ignorons les détails de leurs vies
quotidiennes alors qu’au contraire, nous savons tout sur la vie familiale de
Muhammad r ? »
Thomas Carlyle,[8]
célèbre auteur anglais dit à son sujet dans son livre « Les
Héros » : « Muhammad n’était pas un homme qui s’adonnait aux
plaisirs charnels malgré les accusations dirigées contre lui injustement et par
volonté de nuire. Notre injustice et notre erreur seraient graves si nous
estimons qu’il était un homme aimant les plaisirs, n’ayant d’autre souci que
d’assouvir ses envies sexuelles ! Que non ! Quel grand écart entre
lui et les plaisirs, quels qu’ils soient ! »
Extrait du livre « Muhammad, le
Messager d’Allah » de Abderrahman Cheha, prédicateur dans la ville de
Ryadh.
Revu par Abu
Hamza Al-Germâny
Publié par le bureau de prêche de Rabwah (Ryadh)
[1] Mouslim.
[2] Mussanaf d’Abdour-Razzâq.
[3] Il s’agit de Zayd que l’on appelait
Zayd ibn Muhammad avant que l’islam ne vienne interdire le fait que le fils
adoptif ne prenne le nom de son père (adoptif). « Appelez-les du nom
de leur père : c’est plus équitable devant Allah. Mais si vous ne
connaissez pas leur père, alors considérez-les comme vos frères en religion et
vos alliés. » Al Ahzâb, v. 5.
[4]
Al Ahzâb, v. 37.
[5]
At-Tabary, At-Târîkh, 2/126.
[6] Il est né en 1909. Diplômé de la
Sorbonne, il est par la suite désigné enseignant à l’école des Langues Orientales
de Paris, puis enseignant à la faculté des Lettres de l’université de
Strasbourg en 1945. Cité d’après le livre Ils ont dit à propos de l’Islam,
Dr Imadoudine Khalîl, p. 126.
[7] Ils ont dit à propos de l’Islam, Dr Imadoudine Khalîl.
[8] Ils ont dit à propos de l’Islam, Dr Imadoudine Khalîl.
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